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Jean Michenaud : Je joue des instruments acoustiques dont pas mal de banjo sur le nouvel album, guitare acoustique, mandole, Alain Pennec joue de l'accordéon diatonique, des flûtes, de la bombarde et du couvercle de casserole. Youenn Landreau est au stick Chapman, un instrument inventé il y a quelques années aux EtatsUnis qui supplée chez nous la basse et le synthé et joue également du clavier, fait des choeurs et assure une grande partie des arrangements.
Rolland Brou: Stéphane Barbier est à la batterie, aux percussions et choeurs, Jean Luc Baudet à la guitare électrique et aux choeurs.
Les Quatre Jean, un groupe qui a du coeur! Rolland Brou : Et je suis au chant mais je ne fais pas de choeurs!

Moins de Jeans mais plus de monde

Jean Michenaud: Au départ, il y avait effectivement 4 jeans: Jean Noël à la batterie, Jean Luc Baudet, Yann Le Moullec qui était à la basse et moi ça faisait 4 jean.
Rolland: Moi je suis arrivé après ainsi que Stéphane, Alain et puis Youenn. Depuis le deuxième album l'équipe est stable.

Le premier album était plutôt décalé à l'époque de la vague celtique des années 90, avec une pochette loufoque (une bigouden qui est torturée parce qu'un hippopotame lui sortait de la coiffe) et un titre à rallonge: « Entends tu ma blonde le tonnerre qui gronde? ».

R: A l'origine les 4J étaient ancrés dans la musique traditionnelle avec moi, Jean Michenaud et Alain Pennec et puis nous ont rejoints d'autres musiciens qui avaient une culture plus rock. Dès le début, l'idée n'était pas de faire du rock celtique mais quelque chose de breton un petit peu déjanté et nourri de différents univers musicaux. Il y a des programmateurs qui ont hésité à nous faire venir parce qu'ils pensaient qu'on faisait de la musique humoristique qui singeait Tri Yann.
Jean: on était aussi à ce moment là chez le Label Boucherie production qui était un label un peu entre deux mondes et ça nous correspondait très bien.

Graphisme animalier Nicolas Bocquel, notre graphiste, nous a fait des propositions sur les deux derniers albums. Sur le dernier la girafe représente bien l'album: il y a beaucoup de percussions, des choses issues de l'Afrique et puis il y a le coté Royal de Luxe.
R: parce que la girafe est devenu un animal très important à Nantes depuis que le géant est parti en Afrique et en a rapporté deux pour lui et son fils.

A Nantes la grande ville: un hommage à la ville

Le prisonnier de Nantes, un clin d'oeil à Tri Yann?

Non, on s'intéresse à la chanson traditionnelle et il y en a des centaines de versions de ce titre. Faisant un album sur Nantes on ne pouvait pas passer à coté. Ici c'est un rond de Loudéac.

ue des traditionnels?

Oui, c'est Youenn Landreau qui s'occupe du principal des arrangements et pour la première fois on a rajouté des paroles. En particulier un titre qu'on a appelé esclavagerie qui parle de Nantes, des Antilles et du commerce triangulaire. Il n'y a pas de chansons traditionnelles là dessus donc on est parti d'un thème qui était un rond joué par les Namnète il y a un bout de temps de ça,
J: dont j'ai fait partie!
R: on a repris ce thème avec 4 couplets traditionnels et on a fait évoluer les paroles ensuite pour parler de l'esclavagerie. Pour l'histoire, il y un a un navire qui part aux Antilles avec de la pacotille et revient plein d'épices, de rhum: les bourgeois du coin disent que c'est par magie mais les derniers couplet mettent en garde :
« alors parlons de Nantes et aussi des Antilles
mais parlons de l'Afrique et de l'esclavagerie »
On a voulu évoquer des lieux nantais, donc on a pensé au port et au commerce triangulaire qui est quelque chose de très important pour la ville. Il fallait en parler parce qu'on en parle pas beaucoup!

Il y a dans l'album une photo de la cathédrale sans échafaudage, ça existe ça? Normalement elle est blanche d'un coté et grise de l'autre!

J: Ca c'est la magie du graphisme. Vous vous l'avez peut-être toujours vu avec des échafaudages mais moi je l'ai vu en feu en 1972. C'était émouvant il y avait des pompiers partout, ça fumait...

Il y a une chanson sur le marché de Talensac, ce qui est un sujet plus contemporain que l'esclavagerie ou le prisonniers de Nantes. Ca représente trois périodes différentes.

On a voulu représenter des lieux donc le port même s'il est moins actif reste un lieu important à Nantes et le marché de Talensac également, tous les nantais le connaissent. C'est loin d'être exhaustif mais ce sont des lieux nantais qu'on connaît tous comme le château et le Bouffay qui sont chargés d'histoire.

Anna Mulle!

On évoque des lieux mais aussi des musiciens de la ville de Nantes. Patrick Couton par la reprise du « conseil de guerre » qui est un morceau qu'il a joué également et on évoque EV avec Anna Mulle.
J: La reprise du titre d'EV c'est dans le cadre d'un projet d'album qui s'appelle Tribute to EV qui rassemblerait des artistes bretons reprenant des chansons d'EV. On a été contacté et on avait le libre choix du titre. C'est Youenn Landreau qui a choisi Anna Mulle parce qu'il trouvait que ça avait la gnak! Au final, on a un peu ralenti le tempo...
R: on a repris la traduction en français de Gweltaz et on l'a recalibrée pour la chanter sur le thème de la gwerz Ker Ys (NDLR: cf Hydromel numéro précédent), une des plus célèbres gwerz de basse Bretagne. Jari à l'arrière traduit en finnois la traduction de mon texte en français.

Connexion rurale-urbain

On a repris deux thème du premier album: « c'est a dix heures dans la pleine » et « riches marchands » qu'on joue ensemble en concert depuis un moment. On avait pris l'habitude de le jouer avec une autre rythmique. Le thème c'est l'histoire d'un homme qui frappe son fils pour l'empêcher d'épouser la fille qu'il aime. Le fils tue son père d'un coup de fusil. On a eu l'idée de frotter notre version avec un interprétation plus hip hop: Youenn Landreau avait déjà tenté une expérience au Lieu Unique entre son groupe Costik Trio et Ultime Power, qui est l'un des premier groupe de rap nantais. On leur a proposé de faire quelque chose avec notre version et les idées qu'on en avait ...
R: en écoutant leur façon de chanter qui est très codée je me suis rendu compte que la notre l'était également. Pour moi l'intérêt de ce morceau c'est d'avoir une diction traditionnelle qui se confronte à une manière de dire et chanter très rap, les deux façons de faire conservant leur intégrité. On a une traduction de français à français avec chacun son vocabulaire et sa façon de couper les mots. Ils ont fait un gros travail d'écriture et c'est vraiment très intéressant.